Les mollusques sont les hôtes privilégiés des perles, qu'elles soient naturelles ou de culture. Cependant, seules quelques espèces sont utilisées pour la production de perle de culture en eau douce ou en eau salée. Parmi ces espèces, on trouve notamment les huîtres perlières (Pinctada margaritifera), les moules d'eau douce (Hyriopsis cumingii) et les huîtres Akoya (Pinctada fucata). Les différentes variétés de mollusques utilisés pour la production de perles ont chacune leurs propres caractéristiques, notamment en termes de couleur et de forme de la perle produite. Il est donc important de bien connaître l'espèce de mollusque à partir de laquelle une perle a été produite pour mieux comprendre ses propriétés et sa valeur.
Hyriopsis cumingi
L'Hyriopsis cumingi, également connue sous le nom de moule de Cuming, est une espèce de moule d'eau douce originaire de Chine. Cette moule est largement utilisée pour produire des perles d'eau douce en Chine, aux côtés de la Cristaria plicata.
Les perles d'eau douce produites à partir de l'Hyriopsis cumingi sont connues pour leur grande qualité et leur beauté naturelle. Elles sont utilisées dans la fabrication de bijoux et de décorations, et sont très appréciées pour leur apparence unique et leur prix abordable.
Bien que la Megalonaias nervosa soit également utilisée pour produire des perles d'eau douce en Amérique du Nord, la production chinoise est largement dominée par l'Hyriopsis cumingi et la Cristaria plicata. Ces deux espèces sont bien adaptées aux conditions de l'environnement chinois et ont été élevées et sélectionnées pour produire des perles de haute qualité.
Les perles produites par cette espèce peuvent varier considérablement en couleur, allant du blanc, crème, rose, violet.
En plus de l'Hyriopsis cumingi et de la Cristaria plicata, il existe d'autres espèces de mollusques d'eau douce qui sont utilisées pour produire des perles, comme la Margaritifera en Europe. Cependant, en raison de leur rareté et de leur coût élevé, ces perles sont souvent considérées comme des produits de luxe.
En somme, l'Hyriopsis cumingi est une espèce de moule d'eau douce importante pour la production de perles en Chine. Sa qualité et sa beauté naturelle en font un choix populaire pour les bijoux et les décorations, et elle joue un rôle important dans l'industrie de la bijouterie et de la joaillerie.
Pinctada fucata ou radiata
La Pinctada fucata ou radiata, également connue sous le nom d'huître Akoya, est un mollusque que l'on trouve communément dans les eaux côtières du Japon, de Chine, d'Australie et de Nouvelle-Guinée. Elle est depuis longtemps reconnue comme l'espèce originelle utilisée pour les premières productions de perles de culture destinées à la revente au Japon.
Ce mollusque a plus de cent noms différents et est considéré comme l'huître perlière par excellence, notamment par les Arabes qui l'appellent "Mohar", les pêcheurs de la mer Rouge "Bil-Bil" et les Perses "Lingah". Les premières classifications la désignaient comme Pinctada vulgaris en raison de sa grande abondance.
Il s'agit probablement de la même espèce que celle que l'on trouve dans le Golfe, en mer Rouge, le long des côtes d'Afrique de l'Ouest, sur les côtes indiennes et de Sri Lanka. Elle est également la principale huître perlière au Japon, où elle est connue sous le nom de Pinctada fucata ou "Akoya", et a été introduite sur les côtes du Venezuela, de Panama et de Colombie sous le nom de Pinctada imbricata.
La Pinctada radiata est à l'origine de la plupart des perles qui ont contribué à la renommée de cette gemme. Les peuples riverains du Golfe Arabique ont pêché ce mollusque pendant des millénaires pour les perles. La seconde naissance de la perle, au XVIe siècle, est également due à l'exploitation des bancs d'huîtres perlières du Venezuela trouvés par Christophe Colomb lors de son troisième voyage en 1498. Bien que cette espèce soit capable de s'adapter à des mers chaudes comme dans le Golfe, ainsi qu'à des mers tempérées comme au Japon, elle n'est pas pour autant résistante. En effet, ces mollusques sont des animaux filtrants qui traitent des quantités considérables d'eau, et sont donc les premiers à subir les conséquences des catastrophes écologiques telles que la pollution, les algues toxiques et les bactéries.
Dimension des perles de pincatada radiata
Les perles de Pinctada radiata ont une taille moyenne de 6 mm à 8 mm, avec une taille supérieure à 10 mm étant très rare et une perle de 15 mm étant exceptionnelle. Contrairement à une idée fausse, la taille des perles n'est pas une question d'âge ou de durée de formation. Les perles commencent à se former à n'importe quel moment de la vie d'une huître, mais elles ne l'accompagnent pas obligatoirement tout du long de son existence. Les perles peuvent être un accident qui peut se produire à tous les âges et sont souvent considérées comme une gêne pour l'animal.
Couleur des perles de pinctada radiata
Les perles de Pinctada radiata sont généralement de couleur blanche à crème, bien que les spécimens aux tons légèrement rosés soient très appréciés des Japonais. Trop jaunâtres, elles perdent de leur valeur. Les perles orientales, nommées ainsi en raison des gisements du Golfe Arabique et de Ceylan, sont réputées pour leur bel orient, une combinaison unique de couleur, d'éclat et d'effets iridescents provoqués par les interférences de la lumière à travers les plaquettes d'aragonite des couches les plus externes de la perle.
Il est important de noter que les perles sont un produit naturel, et chaque perle est unique en termes de taille, de forme, de couleur et de qualité.
Pinctada margaritifera
La Pinctada margaritifera est une espèce de mollusque bivalve, également connue sous le nom d'huître perlière noire. Elle est largement cultivée pour la production de perles noires, qui sont très prisées dans l'industrie de la bijouterie.
Les perles de Tahiti, également appelées perles noires, proviennent de l'huître aux lèvres noires, également connue sous le nom de Pinctada margaritifera. Cette espèce d'huître se trouve principalement dans les eaux chaudes du Pacifique Sud, en particulier en Polynésie française, où elle est pêchée pour sa nacre noire.
La Pinctada margaritifera est une huître de grande dimension, pouvant atteindre 15 à 20 cm, voire plus de 30 cm pour des spécimens sauvages. Elle est surtout présente dans les archipels des Tuamotu et des Gambier en Polynésie française, ainsi qu'à Hawaï, dans le Golfe Arabique et le long de certaines côtes de l'océan Indien. On pense qu'il s'agit d'une évolution locale de la Pinctada maxima.
La particularité de cette huître est la production d'une nacre noire, qui donne naissance aux fameuses perles noires de Tahiti. Les perles produites varient du blanc au noir, avec de nombreuses teintes allant du bleu à l'aubergine. Les perles naturelles noires de Polynésie sont très rares, mais l'industrie de la culture des perles noires représente désormais une grande part de l'économie des îles polynésiennes. Les perles produites par la Pinctada margaritifera varient en couleur, allant du noir profond au gris, en passant par des teintes vertes, bleues et violettes. La couleur de la perle dépend de facteurs tels que l'emplacement de la perle dans l'huître et les conditions environnementales pendant la formation de la perle.
Au XIXe siècle, la Pinctada margaritifera était intensément pêchée pour sa nacre, mais elle ne livrait que très rarement des perles naturelles. Les créations les plus célèbres en nacre de Tahiti sont les costumes de deuilleurs, portés par les chamans lors des rites funéraires. La seule incorporation d'une perle dans une œuvre d'art réalisée en Polynésie est due à un Tahitien d'adoption, le peintre Paul Gauguin, qui a créé deux idoles, l'une à la coquille (1892) et l'autre à la perle (1892-1893), aujourd'hui exposées au musée d'Orsay à Paris.
La culture de la Pinctada margaritifera est un processus délicat qui implique l'insertion d'un petit noyau, appelé greffon, dans le tissu de l'huître. La perle se forme alors autour du noyau, en couches concentriques. Le processus de formation de la perle peut prendre plusieurs années, en fonction de la taille et de la qualité de la perle désirée.
La Pinctada margaritifera est une espèce importante pour l'industrie de la perle. Cependant, la surpêche et la pollution ont eu un impact négatif sur les populations d'huîtres perlières dans certaines régions, ce qui a entraîné une diminution de la production de perles naturelles. De nos jours, la plupart des perles produites par la Pinctada margaritifera sont cultivées, ce qui permet de préserver les populations sauvages de mollusques.
Pinctada maxima
La Pinctada Maxima, également appelée l'huître aux lèvres dorées ou argentées, est une espèce de mollusque produisant des perles blanches et dorées imposantes en Australie. Elle est considérée comme la reine des huîtres perlières en raison de la beauté de sa nacre. On la trouve dans les eaux du Pacifique et de l'océan Indien, principalement autour des côtes des Philippines, d'Indonésie, de Birmanie et du nord de l'Australie.
Elle est très grande, certains individus pouvant atteindre 40 centimètres de diamètre, et présente une nacre de grande beauté.
Au XVIe siècle, son arrivée en Europe et au Moyen-Orient a bouleversé le travail de la marqueterie de nacre. La Pinctada Maxima a livré de grandes perles qui peuvent atteindre de 10mm à 18mm et sont souvent utilisées pour la création de perles baroques, comme celles préservées au musée Grimes Gewolbe de Dresde.
L'art de la perle baroque a commencé en Italie et a été exporté en Inde, où il a influencé les artistes de la cour impériale. La Pinctada Maxima est également à l'origine des premières grandes parures de grosses perles rondes et des plus belles perles du culture : les perles dites « South Sea Pearls », ou perles des mers du Sud. Il existe trois variétés de Pinctada Maxima qui sont davantage des variétés géographiques : la Pinctada Maxima de l'Australie, la Pinctada Maxima des Philippines et la Pinctada Maxima de l'Indonésie.
Les trois variétés de Pinctada maxima sont des variétés commerciales qui se distinguent par leurs qualités de nacre. La première variété, Pinctada maxima stricto sensu, produit une nacre blanche. La deuxième variété a des lèvres argentées et produit une nacre et des perles de couleur argent. La variété la plus extraordinaire est celle dite à lèvres dorées, qui est capable de produire des perles ressemblant à de véritables billes d'or, d'une somptuosité sans pareille.
Grade | EAU DOUCE |
AKOYA | TAHITI | AUSTRALIE |
Mollusque | Hyriopsis Cumingi | Pinctada Fucata | Pinctada Margaritifera | Pinctada Maxima |
Localisation | Japon, Chine, USA | Japon, Chine | Polynésie française, Îles Cook | Australie, Indonésie, Philippines |
Âge 1ère nucléation | 6 à 7 mois |
2 à 3 ans |
2,5 à 3 ans | 2 ans |
Taille 1ère nucléation | 5 à 6cm | 5 à 13cm | 7 à 13cm | 12 à 17cm |
Nb nucléus utilisés | 40 à 50 | 1 à 5 | 1 | 1 |
Croissance perles | 2 à 6 ans | 8 à 24 mois | 22 à 26 mois | 18 à 24 mois |
Taille de la perle | 4 à 11mm | 10 à 15mm | 8 à 14mm | 10 à 15mm |
% perles sphériques | 2% | 70 à 80% | 40% | 10 à 30% |